
Pour de vrai
14 janvier 2025Et si l’enjeu n’était pas la recherche de l’intelligence collective mais de la sagesse partagée ?
La proposition peut paraitre provocatrice tant l’entreprise n’est pas un espace dédié à la sagesse mais bien au profit, à l’efficacité et à la performance. Alors pour quoi s’intéresser à la sagesse ?
Une définition de l’intelligence collective est : « quand on se rencontre au-delà de nos égos ».
Deux raisons à cela :
Un, parce que l’ADN de l’égo est la séparation et qu’à ce titre son enjeu est de se servir et non de servir le collectif,
Deux, parce que tant que nous n’avons pas repéré nos propres mécanismes égotiques, nous sommes drivés pas eux de manière inconsciente.
Comme le poisson ne sait pas qu’il est dans l’eau, tant que le travail d’introspection, de repérage de ces mécanismes mentaux, outils privilégiés de l’égo, n’est pas fait, nous pouvons nous croire libre et pourtant nous en sommes prisonniers.
Le MIT parle de niveau de conscience. Traverser les crises actuelles nécessite de passer d’un mode de conscience égo à un mode de conscience éco. L’enjeu est de discerner les fonctionnements mécaniques de l’égo qui, s’ils étaient suffisamment efficients dans un monde stable, sont inefficients tant économiquement qu’humainement et managérialement parlant dans ce monde instable et complexe.
La sagesse c’est le travail de discernement qui permet de ne plus être drivé par des mécanismes inconscients. Apprendre à discerner c’est apprendre à voir avec clarté, c’est générer de l’harmonie, de la fluidité pour soi-même et son éco-système. On dirait une définition de la RSE non ? on dirait aussi un autre type de « management », non ?
Le discernement ce n’est pas faire, au sens suivre une nouvelle méthode prometteuse, c’est « défaire », c’est voir nos schémas de représentations de nous-même ou de notre environnement. Ce discernement génère une clarté qui conduit naturellement vers une action plus ajustée. En chinois, une crise, c’est deux idéogrammes : celui du danger, celui de l’opportunité. Le danger nous le connaissons. L’opportunité, c’est peut-être de faire un pas vers une sagesse partagée ?


